Dès son premier voyage dans le Sud Algérien, le voyageur deviendra passionné (ou non) pour ce Sahara, avec ses fantastiques étendues, ses montagnes magiques, ses hommes qui ont su si merveilleusement s’adapter à ses rigueurs extrêmes.
Pour ma part, j’ai attrapé le virus du Sahara dès mon premier voyage en 1978 avec une 504 Peugeot dans le Hoggar. Nous étions tombés sous le charme des Touaregs, des Tezoulaigs, de l’Illamane, des bivouacs au pied de ces montagnes, des gueltas sur la piste de Tahifet…
Passage à Tam et dans le Hoggar en 87 avec un VTT, lors d’un long voyage en Afrique, seul.
Nombreux voyages ensuite vers le Niger jusqu’en 1991 (convoyages de 504 et 505).
Depuis maintenant 17 ans j’ai conjugué deux de mes passions : ce Sahara et la découverte et exploration de ses canyons secrets.
Nous pensons généralement qu’il n’y a pas d’eau au Sahara, ou du moins pas en surface. Pourtant, tellement importante dans le passé, elle reste primordiale actuellement, jouant un rôle majeur dans l’établissement des zones de vie et des activités humaines (vie quotidienne, pastoralisme, agriculture). On la trouve dans les puits, les abankors* ou les aguelmans*. Sans elle pas de pâturages pour les bêtes, pas de jardins, pas d’arbres pour le bois, l’ombre… Sans oublier la faune et la flore souvent endémique de ces régions. Autour des points d’eau on peut lire les empreintes des animaux venus s’abreuver. Il n’est pas rare d’apercevoir mouflons, gazelles et rapaces. Et puis, il existe cette magnificence d’acacias, de lauriers roses, d’alfas, d’oliviers du Hoggar…
Le Sahara, immense désert, s’étend sur 5000km de l’Atlantique à la Mer Rouge et sur une bande de 2000km. Il n’est pas plat partout. Des massifs montagneux, en partie volcanique et souvent très importants occupent sa partie centrale (Hoggar, Tibesti, Aïr…). Ceux-ci ont été façonnés par l’infinité du temps et ses bouleversements géomorphologiques. Ensuite facteur essentiel, l’eau, a modelé, ciselé les paysages extraordinaires que nous admirons aujourd’hui. Il n’y a pas si longtemps, le Sahara était vert : les gravures et les peintures rupestres sont sans cesse là pour nous le rappeler et nous conter que les oueds aujourd’hui secs, étaient des vallées verdoyantes peuplées d’éléphants, de girafes, de rhinocéros, de zébus et de grands félins.
Dans le Sud algérien, les structures montagneuses sont construites autour du Hoggar qui culmine dans l’Atakor à 3000m, près de Tamanrasset. Il constitue un véritable château d’eau et alimente l’écoulement fluvial superficiel ou souterrain essentiel pour la vie désertique.
Dans le Sahara, les épisodes pluvieux sont rares mais souvent violents. Les oueds peuvent alors se transformer en véritables fleuves qui façonnent les grands canyons des Tassilis avant de se perdre dans les immensités désertiques.